Principes du BajiQuan
Théorie et Philosophie ...
Extrait d'un manuel du 19ème siècle, montrant les relations entre
le BajiQuan et la théorie du YiJing
le BajiQuan et la théorie du YiJing
Bien que pendant les premières générations le BajiQuan ait été principalement développé par des membres de la minorité Hui qui sont traditionnellement de confession musulmane, les concepts théoriques et philosophiques de cet art martial sont issus de la pensée traditionnelle chinoise, et notamment du taoïsme. Ceci est dû au fait qu’au fil des siècles, la majeure partie des Hui se sont pleinement intégrés culturellement à la société chinoise dont ils ont adopté un bon nombre de principes fondamentaux dans leur vie quotidienne et leur pratique religieuse. A ce titre, on notera que la plupart des érudits Hui des temps anciens étudiaient fréquemment les classiques chinois issus du confucianisme ou d'autres écoles de pensée , tels que le «Livre des mutations» (YiJing, 易经) ou les « Annales des printemps et des automnes » (ChunQiu, 春秋) en plus du Coran (en chinois GulanJing, 古兰经). En conséquence, le BajiQuan, comme de nombreux autres styles pratiqués par les Hui (XingYi Quan, XinYi LiuHe Quan, etc.) fait constamment référence aux principes communément rencontrés dans les arts martiaux chinois.
Cette influence se retrouve dans le nom même du style. Le terme « Baji » (八极, littéralement « 8 extrémités ») qui en chinois désigne un « lieu infiniment éloigné » ou « les confins du monde » est issu d’un classique chinois datant du 2ème siècle (le Huai Nan Zi, 淮南子) fortement influencé par le taoïsme. Par ailleurs, la pratique du Baji Quan fait constamment appel à des concepts classiques des arts martiaux chinois internes, tels que l’alternance entre le Yin & Yang, le respect des 6 harmonies internes et externes du corps, la gestion de l’énergie interne (appelée Qi, 气), etc. De plus, beaucoup de noms de mouvements du BajiQuan font référence à des déités traditionnelles chinoises, telles que :
- ErLang Dan Shan (二郎担山) : ErLang porte la montagne sur ses épaules
- Yan Wang San Dian Shou (阎王三点手) : les 3 piques de mains de Yan, roi des enfers
- Bai GuanYin (拜观音) :vénérer GuanYin, déesse de la miséricorde
etc.